"Archivo universal. La condición del documento y la utopía fotográfica moderna
23/10/2008 - 06/01/2009 MACBA, Barcelona
09/03/2009 - 03/05/2009 Museu Berardo de Lisboa (1ª publ. a 17 Janeiro)
Tal como acontecia com "O Teatro sem Teatro", que também veio do MACBA, esta exp. poderá juntar uma imensa documentação de qualidade a um contestável/equívoco/ideológico** entendimento do presente, mas justifica-se a expectativa de que seja uma das mais importantes exposições do ano. Por exemplo, porquê o limite cronológico em 1980 (**na versão de Barcelona, pelo menos), à época dos posmodernismos, em vez de integrar a expansão recente das novas atitudes documentais? E na dúvida permanece também a possibilidade da integração (ou não) de fotografias portuguesas na representação internacional (quem? Benoliel, Maria Lamas, Orlando Ribeiro, o Inquérito da Arquitectura Popular?) e a substituição do capítulo Barcelona por Lisboa. (**Há acrescentamentos nacionais, mas o capítulo de Barcelona não deu lugar a encomendas sobre Lisboa).
Edward Steichen, visitantes de la exposición "The Family of Man", Moscú, 1959
Já tinha aqui referido ( http://.../2008/10/documentos-e-utopias.html ) a viagem até ao CCB da exp. organizada por Bartomeu Mari e Jorge Ribalta, e agora acrescento o texto crítico oportunamente publicado no Le Monde por Michel Guerrin.
"Le monde en 2 000 photos"
LE MONDE | 08.11.08
Michel Guerrin, Envoyé spécial
"Universal Archive", Musée d'art contemporain de Barcelone, Jusqu'au 6 janvier 2009
C'est un monstre que présente le Musée d'art contemporain de Barcelone, un monstre que l'on croyait rayé de la planète art. Pas moins de 2 000 photographies sont accrochées sur deux étages de ce paquebot blanc dessiné par Richard Meier. Sans compter des films documentaires, des journaux, magazines, livres sous vitrine... Autant dire qu'il faut deux jours pour assimiler cette épopée photographique qui fera date, pas seulement parce qu'elle est peut-être la plus grosse exposition jamais organisée dans le monde.
Son titre, "Universal Archive", appelle déjà la démesure. Et son sujet n'arrange pas les choses : comment 250 photographes, célèbres ou pas, partout dans le monde, ont saisi un appareil pour décrire, révéler, dénoncer, magnifier, caricaturer la vie de l'homme et son environnement, du XIXe siècle à nos jours. Le spectateur n'a pas le loisir de papillonner devant des gestes esthétiques. Il doit s'arrêter longtemps, image par image, devant des petits formats, le plus souvent en noir et blanc, pour comprendre, saisir l'enjeu, lire un texte instructif. "Dur plaisir", disait Cartier-Bresson.
Le sujet est trop large pour en être un. Sauf
que ses concepteurs, le patron du musée, Bartolomeu Mari, et Jorge
Ribalta, ont serré le propos, à grands coups de convictions, en quatre
thèmes :
l'image comme propagande (1928-1955),
la représentation de la figure humaine (années 1920 à 1960),
et la représentation du paysage naturel ou urbain (1851 à 1980).
On pourrait débattre des heures sur une exposition dans laquelle on peut vite se perdre. Saluons plutôt ses atouts. Le premier est la réunion extravagante de chefs-d'oeuvre et de curiosités. Des dizaines de grands noms de la photo, de Le Gray à Robert Frank, tous représentés par des épreuves venant de musées mondiaux, côtoient des auteurs à découvrir. Comme l'Anglais Humphrey Jennings qui, dans un film de quatorze minutes, répond à cette question : "Entre travailler et dormir, comment la classe ouvrière occupe son temps ?" (Spare Time, 1939).
Autre atout. Beaucoup de photographes sont représentés non par une, mais par plusieurs images, afin de se faire une idée de leur travail. L'exposition commence fort, avec 18 photos de l'Américain Lewis Hine, sur les enfants au travail, autour de 1900. Suivent 20 portraits d'Allemands par August Sander durant l'entre-deux guerres, 30 Atget sur les délaissés de la zone, autour du Paris de 1900. Un ensemble de Dorothea Lange qui reprend telle quelle une exposition de 1962 sur la Dépression aux Etats-Unis, 20 Marville sur la construction du Paris haussmannien, 14 Berenice Abbott sur New York en mutation, 44 parmi les plus beaux livres de photos des années 1930-1950 posés sur une table. Rien que pour le XIXe siècle, 128 photos et 16 albums...
Mais "Universal Archive" va plus loin.
C'est une exposition à thèse : la photographie y est analysée comme
document, pour son contenu plus que pour ses formes, en insistant sur
la façon dont ces images se sont imposées auprès du public. "Le rôle
historique de la photo est d'abord de représenter le monde, dit Jorge
Ribalta. Si ce rôle disparaît, c'est la photo en général qui meurt."
Vision
naïve ? Pas du tout. Mari et Ribalta ne croient pas que la photo montre
la réalité, mais qu'il s'agit au contraire d'une construction à but
social, politique, environnemental, médiatique. Prenons l'image de la
victime, qui confronte capitalisme et communisme. A ce jeu, l'Occident
est vu comme un enfer : gamins new-yorkais de 12 ans qui s'épuisent au
travail chez Lewis Hine, exode de fermiers américains en 1936,
désespoir des mineurs en grève dans le Borinage belge (film
documentaire de Joris Ivens et Henri Storck). A côté, l'URSS de Staline est un paradis, se dit-on, à la vue des images d'Arkadi Shaikhet et Max Alpert,
titrées "Un jour dans la vie d'une famille de la classe ouvrière à
Moscou" (1931) : travail avec le sourire, repas abondant, enfants gais,
loisirs. Commentaire de Ribalta : "Le sujet, ce n'est pas ce qui est
montré, mais la fabrication de l'opinion."
La deuxième section,
sur la propagande, creuse un peu plus ce sillon. Elle s'ouvre par la
reconstitution du pavillon soviétique à l'Exposition universelle de
Stuttgart, en 1929 : des images d'une vingtaine d'artistes, dont Rodtchenko et Lissitzky
sont clouées sur une structure en bois à la Mondrian. Ce pavillon est
suivi par un diaporama dans lequel sont passées en revue dix
méga-manifestations des années 1930 à 1950, où chaque pays fait sa
promotion par l'image.
La dernière est "Family of Man", créée
à New York en 1955, qui, après les horreurs de la guerre, a pour but de
rassurer les peuples sur le thème d'un homme universellement bon : 9
millions de personnes ont vu cette exposition "humaniste" qui a voyagé
dans une trentaine de pays.
Les 2 000 images de Barcelone suivent cette ligne : dans quel cadre sociopolitique sont-elles faites, à quoi ont-elles servi ? Qu'un musée d'art contemporain, alors que la grande majorité des images sont historiques, se lance dans un tel projet est assez culotté. "Les grands musées sont trop préoccupés par les formes, pas assez par l'usage des images", dit Ribalta. Dommage qu'il n'y ait pas de catalogue. Mais il y a pire ville que Barcelone à visiter pour plonger dans notre histoire visuelle.
Des Français à l'honneur en Catalogne
L'exposition
"Universal Archive" ne se limite pas à un voyage mondial dans les
images. Pour boucler la boucle, et pour que le public barcelonais se
retrouve dans ce fleuve tourbillonnant, Bartolomeu Mari et Jorge
Ribalta ont ajouté deux sections "locales". Ils montrent d'abord
comment la capitale catalane a été photographiée au XXe siècle. Ils ont
ensuite passé commande à seize photographes de style documentaire qui
ont, chacun, traité une thématique barcelonaise. A côté du Sud-Africain
David Goldblatt ou des Américains Allan Sekula et William Klein, on
trouve quatre Français. Marc Pataut a travaillé sur une usine de
montage des voitures Seat, Patrick Faigenbaum a tiré le portrait de
l'élite politique et économique, Gilles Saussier a donné forme au
réseau économique chinois, Jean-Louis Schoellkopf a photographié
l'association des Latin Kings. C'est une belle présence qui résonne
avec les signatures illustres du passé. Ce sont aussi des photographes
- cet événement le prouve - plus exposés à l'étranger qu'en France.
Article paru dans l'édition du 09.11.08
Que interessante! Infelizmente o link não funciona.
Posted by: popelina | 01/22/2009 at 11:28
obrigado pelo aviso. correcção feita.
Posted by: Alexandre Pomar | 01/22/2009 at 22:42